Le mot hypnose, venant du grec HYPNOS (le dieu du sommeil), est certainement le mot le plus ambivalent que l’on pouvait trouver pour parler de ce phénomène. Car cette référence au sommeil a généré, dès les années 1800, des confusions et des erreurs qui perdurent aujourd’hui encore. Ainsi, l’hypnose n’a rien à voir avec le sommeil (on ne dort pas en état d’hypnose. D’ailleurs, amusez-vous à parler à quelqu’un qui dort… soit vous le réveillez, soit vous parlez dans le vide). L’hypnose ne permet pas non plus d’induire une forme de contrôle sur l’autre (l’emprise sur autrui peut simplement être obtenue par des techniques de communication manipulatoire, je vous encourage à lire sur ce sujet : “petit traité de manipulation à l’égard des honnêtes gens”).
De plus, quand on utilise le mot “hypnose”, on ne sait pas vraiment à quoi on fait référence : à l’état d’hypnose, à la technique, à la forme de communication, à la thérapie… Bref, essayons d’y voir plus clair. De faire plus simple.
L’hypnose n’est qu’un processus lié à votre attention. C’est à dire que c’est le moment où vous arrêtez de porter votre attention sur vos pensées et sur votre environnement extérieur, pour mettre votre attention sur vos sensations (la sensorialité produite par votre corps) et sur votre imagination (ce qui est génial, c’est que votre imagination peut également produire des sensations… et votre cerveau n’est pas capable de faire la différence entre les sensations venant directement du corps et celles produites par votre imagination). C’est ce que tous les hypnotiseurs appellent “Etat Modifié de Conscience” ou encore “Transe”, et que nous préférons appeler Orientation Particulière de l’Attention. Et vous le voyez, cela n’a rien de mystique (si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter ma thèse ici).
Et ce qui va permettre cette Orientation Particulière de l’Attention, c’est VOUS ! L’hypnose est un processus actif, c’est à dire que c’est vous qui portez votre attention sur votre imagination et vos sensations. L’hypnotiseur, l’hypnothérapeute ou le thérapeute, lui, ne fait “que” (mais c’est déjà tout un art…) créer une relation de confiance entre vous et lui, afin que vous vous sentiez en sécurité et que vous acceptiez, consciemment ou non, de porter votre attention où il vous le propose… que vous acceptiez de le laisser stimuler votre imagination.
Enfin, comprenez qu’il existe autant de manières de vivre et percevoir une “expérience d’hypnose”, qu’il existe d’humains sur cette terre. Chacun a sa façon d’aborder et de vivre ses expériences sensorielles.